6 choses sur le pourboire au Québec qui m’ont complètement surprise en tant que Française

Il y en a eu des malaises... 🙈

Éditrice junior, Narcity Québec
​Une personne qui paye à un terminal bancaire.

Une personne qui paye à un terminal bancaire.

Cela fait plus de trois ans que j'ai quitté la France pour m'installer définitivement au Québec. Au cours de mon immigration, plusieurs choses m'ont surprise, que ce soit les expressions, la bouffe, la météo ou encore la façon de vivre. Mais, il a aussi fallu que je m'éduque sur la question des pourboires, car ce n'est pas une coutume commune outre-Atlantique.

J'ai dû faire preuve d'une certaine adaptation pour comprendre l'importance qu'a ce montant alloué au service, afin de saisir le fonctionnement de la société. Voici six faits auxquels j'ai fait face dans la province ces dernières années qui m'ont interloquée sur cette question, histoire que tu comprennes mieux pourquoi les immigré.es Français.es ou les touristes ont du mal à assimiler cette règle de bienséance au Québec et au Canada.

Une première fois malaisante...

Quand je suis venue à Montréal pour la toute première fois en 2018, en vacances, j'ai eu l'expérience que tout Français ou Française mal informé.e sur la question du pourboire aurait pu avoir. J'ai soupé dans un resto du Vieux-Port une pizza, donc au moment de payer la note, je n'allais pas ajouter de tip, car pour moi, c'était juste une pizzeria et un service simple.

À ce moment-là, la serveuse m'a dit : « Tu n'as pas aimé mon service? », ce à quoi j'ai répondu : « Bien sûr que si, pourquoi? ». Elle m'a ensuite regardé bizarrement, puis m'a demandé : « Pourquoi tu ne veux pas me donner de pourboire alors? ». J'étais déconcertée, je n'ai pas su quoi répondre, j'avais la bouche béante, puis on s'est regardées le temps d'un instant et elle a compris que je n'avais pas saisi qu'il était important de laisser du pourboire dans la province.

Elle m'a donc expliqué qu'au Québec, c'est la norme de donner du pourboire au restaurant. S'en est suivi un grand moment de solitude, de malaise et de gêne, avant que je ne m'excuse 1 000 fois. J'ai finalement donné 20 % de pourboire et je ne suis plus jamais retournée dans cet endroit, car j'ai eu vraiment honte ce jour-là.

Les pourcentages sur les terminaux

En France, quand on donne un pourboire, c'est en argent comptant, après la facture, donc ce n'est jamais affiché sur des terminaux de paiements bancaires. La population donne le montant qu'elle souhaite en fonction du service reçu et de la qualité du resto. Pour te donner une idée, cela correspond souvent à un fond de pièces d'un porte-monnaie ou un petit billet.

Les pourboires ne sont donc jamais donnés en pourcentage. Alors, c'est toujours difficile pour moi de comprendre quelle option choisir lorsque je vois « 15 %, 18 % ou 20 % », car je n'arrive pas tout le temps à réaliser ce que représentent 15 % comme montant ou autres sur ma facture.

Les professions à pourboire n'existent pas en France

Contrairement au Québec, outre-Atlantique, la notion de professions à pourboire n'existe pas, car on en donne seulement lorsqu'on apprécie vraiment le service au restaurant étant donné que le service est inclus dans la note. J'ai donc dû me renseigner pour comprendre pourquoi c'est aussi important dans la culture canadienne de donner du tip.

En d'autres mots, je ne savais pas que si je ne donnais pas de pourboire, les serveurs et serveuses ou autres étaient payé.es à un taux moindre que le salaire minimum et que les employé.es compte aussi sur ce revenu pour pouvoir pour établir leur budget personnel. En France, c'est l'employeur qui fixe le taux horaire de son employé.e, il n'est donc pas forcément payé au salaire minimum.

Le pourboire dans les centres d'esthétique, de coiffure ou de tatouage

@elya_rnd

👳🏽💆🏻💇🏻‍♀️💈

Cela m'a pris plus de deux ans à vivre sur le territoire pour comprendre qu'il fallait donner un pourboire dans les centres d'esthétique, de coiffure ou de tatouage, car ce n'est pas du tout une chose que l'on fait en France. Personne ne m'avait jamais rien dit, jusqu'au jour où j'ai vu la story Instagram d'une amie coiffeuse française qui exerce à Montréal qui disait que ses meilleur.es client.es sont celles et ceux qui pensent à lui donner du pourboire sans qu'elle ait besoin d'en réclamer.

La fois d'après, quand j'ai été la voir, je me suis excusée. Elle m'a affirmé qu'elle comprenait que cela ne me soit pas venu à l'idée, car ce n'est pas quelque chose que l'on fait dans l'Hexagone. Par contre, elle était heureuse que je m'en sois rendue compte par moi-même!

Le pourboire pour les cafés à emporter

@iamshnims

🤔🤔🤔 #mtl #quebec #fyp #pourboire

Déjà que l'on donne très peu de pourboire en France, ce n'est pas en prenant un café à emporter qu'on laisse du tip quotidiennement. Pourtant, au Québec, le terminal te propose un pourcentage, pouvant démarrer directement avec l'option 18 %. Pour éviter les malaises, au début, je donnais sans me questionner, même si je trouvais cela étrange, car il n'y a pas vraiment de service lorsque tu récupères une commande au comptoir.

Puis, au fur et à mesure du temps passé dans la province, j'ai vu que le sujet faisait aussi débat pour la population québécoise. Maintenant, je donne, mais pas tout le temps. Disons que cela dépend du comportement de l'employé.e en face de moi. Si la personne embellit ma journée par sa bienveillance, je fais de même.

Le débat du pourboire

@nicolasagy

Le système du pourboire pour un français. Ça m'est déjà arrivé 😅🇨🇵🍴⚜️#restaurant #québec #quebecois #pourboire #français #tiktokcanada🇨🇦 #fyp

En France, donner du pourboire (ou pas), ne fait pas débat, car ce n'est pas une coutume présente dans nos moeurs. On en parle tout simplement jamais et lorsque l'on en donne, c'est surtout pour montrer que nous avons passé particulièrement un bon moment dans l'établissement. Par contre, j'ai remarqué qu'ici, dans la province, si tu lances le sujet en pleine soirée, ça fait jaser la population et c'est souvent le moment où je ne sais plus où me mettre lorsque j'entends : « Les Français.es sont des radin.es ».

Enfin, je pense que la population qui immigre ou qui voyage au Québec doit surtout s'éduquer sur ce sujet pour mieux comprendre l'importance bien établie du pourboire, qui est bien différente de celle européenne.

Sans les explications des Québécois et Québécoises que j'ai rencontré.es, je peux vous assurer que je ferais toujours des erreurs lorsque vient le temps de payer ma facture, et ce, malgré moi.

La photo de couverture est utilisée à titre indicatif seulement.

Cet article d’opinion fait partie d'une série de Narcity Media. Les opinions exprimées sont celles de l'auteur.trice et ne reflètent pas nécessairement la position de Narcity Media sur le sujet.

Maïlys Kerhoas
Éditrice junior, Narcity Québec
Maïlys Kerhoas est éditrice junior chez Narcity Québec. Elle est spécialisée en nouvelles liées à l'argent et réside à Montréal.
Loading...