Félix Daigle,«l’entraineur des influenceurs» donne ses trucs pour un mode de vie équilibré
Il s’ouvre sur les pires conseils alimentaires qui circulent, selon lui. 👀
Mise en forme, entraînement, alimentation...Tous des mots qui peuvent faire peur, et qui ont surtout une symbolique assez différente pour tous.tes et chacun.es. Il n'y a pas de « règlement » ou de « bonne manière » de prendre soin de sa santé physique et mentale, et c'est ce que nous explique Félix Daigle, kinésiologue de formation et entraîneur depuis plus de 17 ans. Le propriétaire du populaire centre d'entraînement FD Fitness sur la Rive-Sud de Montréal mise sur l’authenticité et l’équilibre de vie, peu importe ton objectif ou ton point de départ.
Dans une entrevue avec Narcity Québec, l'homme qui a eu une grande montée de popularité sur les réseaux sociaux, notamment grâce à ses nombreuses collaborations avec les influenceur.ses du Québec et à son podcast Le show à Félix, s'ouvre sur la motivation, les erreurs et les mythes les plus fréquents dans l'univers de la mise en forme. Il en profite pour partager quelques secrets de son succès alors qu'il confie avoir fait plus de 20 000 consultations dans sa vie, et ce chiffre ne cesse de croître.
Félix Daigle, « l’entraineur des influenceurs » donne ses trucs pour un mode de vie équilibré
Quelle est l’erreur la plus fréquente, selon toi, qui est faite quand les gens décident de se mettre en forme?
« Il y en a tellement! [...] La première c'est de penser qu'on peut tout faire par soi-même. Avec l'avènement des réseaux sociaux, on est hyper stimulés d'information sur TikTok, Instagram et tout ça. J'aime faire le parallèle que souvent, quand on était jeunes, j'écoutais de grands reportages, ou Radio-Can et il y avait des spécialistes qui étaient professeurs à l'Université de Montréal et il y avait une certaine filtration avant que les gens aient la parole. Maintenant, n'importe qui peut ouvrir sa caméra et donner de l'information, donc le problème c'est qu'il y a beaucoup d'information, mais ce n'est pas toujours véridique. Ce n'est pas nécessairement tout le temps des professionnels de la santé qui sont derrière ces informations-là. Donc, il y a beaucoup de gens qui s'improvisent coachs par eux-mêmes. Quelqu'un qui dit "ah, je n'ai pas besoin d'aller chez le dentiste, je peux me détartrer les dents moi-même"... Mais non. Faire affaire avec un professionnel ou quelqu'un qui connaît, ça, c'est la première chose.
« La deuxième erreur, c'est vouloir tout, tout de suite, maintenant. La mise en forme c'est un marathon, pas un sprint. Le corps c'est une belle machine, mais c'est une machine qui sert à s'adapter au stress qu'on lui met. Si ça va trop vite, trop rapidement [...] on peut y créer des problèmes. Il faut y aller vraiment doucement, et y aller de manière progressive. Je dis toujours la même chose aux clients : "une mise en forme, c'est comme un paquet de cartes. On a 52 cartes et le but c'est de dropper une carte à la fois. Si tu drop le paquet au début, après quand tu atteins des plateaux ou que tu manques de motivation, qu'est-ce qu'il te reste...Il ne te reste plus rien!" C'est d'y aller une petite chose à la fois, on appelle ça de la surcharge progressive, on a vraiment une progression qui est linéaire et qui est belle, et qui peut durer trois mois, six mois, un an, cinq ans... »
Tu es quand même réputé pour avoir de bons résultats avec ta clientèle. D'où vient leur motivation?
« C'est une très bonne question, je pense que c'est important de bâtir une relation avec la personne. [...] On est des humains, on est des êtres de relations et au-delà du plan, tu peux avoir le meilleur plan sur la terre, si tu n'as pas une bonne relation ou tu ne t'entends pas bien avec la personne qui te l'a bâti, c'est très difficile. [...] Faut que tu te sentes à l'aise avec la personne avec qui tu travailles de un, et il faut que la personne prenne en compte plein de choses.
« Tu as eu une mauvaise semaine? Ce n’est pas grave, je ne vais pas te taper sur la tête. Tu as eu un mauvais mois, ce n'est pas grave. Le but c'est juste de toujours continuer. [...] Je pense que c'est vraiment la confiance, le fait d'y aller au rythme du client et de donner des conseils clés alignés avec la réalité. Donner des conseils qui sont surtout basés sur la science c'est ce que j'essaye de pousser le plus. »
Pour faire du pouce là-dessus, penses-tu que c'est vraiment possible de toujours être motivé?
« Je pense qu'on le dit souvent, la motivation c'est fluctuel et le but c'est d'avoir une discipline et une constance. Je pense que c'est vrai. On ne peut pas tout le temps être motivé. C'est comme aller travailler. [...]
« La motivation, des fois, c'est plus difficile à aller chercher parce que le reward instantané on dirait qu'il est tellement omniprésent. Je pense qu'il faut avoir une certaine constance et une discipline à le faire. Il y a des entraineurs qui disent : "tant qu'à avoir un mauvais training, va pas au gym et fais autre chose". Moi, c'est le contraire : "vas-y, bouge, soit content et fais-le parce que tu aimes ça".
« Il faut que tu aimes le processus, et c'est ce que j'essaye de faire avec mes gens. Quand la motivation n'est pas là, faut que tu aies la discipline d'y aller, et faut que tu aimes ce que tu fais.
« [...] La motivation, c'est un peu le rôle de l'entraineur et de l'accompagnateur à l'intérieur de tout ça. On a une part de responsabilité. Les gens ont tellement besoin de se faire écouter et se faire accueillir dans leur processus. Les gens qui fonctionnent « au fouet » c'est rare! »
Quand l'automne et les températures froides reviennent, comment fais-tu pour te motiver à garder de bonnes habitudes de vie?
« Moi, c'est mon horaire. C'est écrit dans mon horaire, je ne laisse pas place à rien. C'est comme un changement d'huile ou aller au dentiste ou aller me faire couper les cheveux... C'est à l'horaire, c'est fait, c'est juste qu'il ne faut pas réfléchir. Si tu commences à te demander : "J'ai-tu vraiment le goût?". C'est là que tu laisses la place à rester chez toi. Et deuxièmement, j'en ai besoin pour ma santé mentale. Si je ne bouge pas, je n'oxygène pas mon cerveau. Je pense que, adolescent, je me suis entraîné pour changer mon apparence corporelle. Étant maintenant adulte, 36 ans, je le fais beaucoup plus pour ma santé mentale. Je n'ai plus des objectifs de performance, de physique, j'ai juste besoin de bouger et créer un équilibre dans mon corps. [...]
« Je suis fier de moi. Je pense qu'être fière de soi ça fait partie de l'amour propre. Au-delà de se valoriser par - je ne sais pas, n'importe quelle affaire - moi je me valorise à l'avoir fait et je suis fier de moi. [...] Je me fais un cadeau à moi. Pour moi c'est un privilège de pouvoir m'entraîner, comme c'est un privilège de vieillir. »
Selon toi, c'est quoi le pire conseil alimentaire qui est donné au quotidien?
« Le pire conseil... Il y en a tellement! C'est qu'une mode alimentaire est meilleure qu'une autre. C'est qu'un régime ou une tendance alimentaires est meilleure que l'autre. Ce n'est pas vrai. La réalité c'est que toi qui choisis. Moi, si j'aime ça manger mon bol de Cheerios le soir, il n'y en a pas de problème. Il n'y a pas une formule ou diète magique. Même si paye bien cher pour quelqu'un qui a trouvé une formule magique au fond du Tibet, bien c'est pas vrai. Il y a une loi, c'est de la science, et c'est tout. Il y a tellement de charlatans qui essayent de vendre tellement de gogosses et bébelles...C'est pas vrai. C'est ce que je trouve plate. Et les gens ne connaissent pas ça, c'est normal ils n'ont pas étudié là-dedans donc eux adhèrent à ça. »
Pour quelqu'un qui veut se tenir en santé à l'année, sans avoir des objectifs précis de perte de poids ou de prise de masse musculaire, ça serait quoi ton meilleur conseil?
« Alimentaire, je dirais c'est d'avoir une alimentation équilibrée, simplement, et ne pas adhérer à aucune trend fancy. C'est niaiseux, mais c'est de manger trois repas par jour et ne pas se casser la tête. Avoir une assiette le plus équilibrée possible. Ne pas couper dans rien, manger à son rythme et à sa faim. Essayer de ne pas laisser ses émotions altérer son appétit. Mais ça, c'est dur, on rentre de la psycho là-dedans. Quand on a deux-trois ans, c'est notre fête, on a un gâteau. Quand on est triste, on nous donne du gâteau, donc c'est ancré depuis qu'on est bébé que quand on vit une émotion il faut l'associer à l'alimentation. »
« Selon moi, c'est important de prendre le temps de manger. Aussi, faire le plus de repas à la maison, apprendre à cuisiner, aimer et connecter avec la bouffe. Je pense que le plaisir de manger c'est 50 % la préparation. [...]
« Et au niveau de l'entraînement, c'est juste de toujours bouger. Minimum deux à trois fois par jour, peu importe ce que tu fais, parce que ton corps ne sait pas si tu fais de l'escalade, de la course, si tu lèves des poids. Lui, il n’a aucune idée de ce que tu es en train de faire, il sait juste qu'il active des muscles et qu'il bouge. Donc c'est juste que ça fasse partie de ta vie et aimer ça. »
Qu'est-ce que les gens oublient de faire d'essentiel par rapport à leur santé, selon toi?
« Je ne me ferai pas d'amis chez les médecins, mais ça serait de prendre des prises de sang. Savoir ce qui se passe dans son système. Malheureusement, au Québec, on a un système de santé... Je n'irai pas là. Avant, on pouvait faire des prises de sang, quand j'étais jeune, tu pouvais aller faire des prises de sang au privé. Maintenant, il faut que ce soit prescrit par un médecin. Au Québec, tu n'as même pas le droit de savoir si tu fais du cholestérol, tu n'as pas le droit de savoir si tu as des problèmes de glande thyroïde sans prescription... C'est comme si ton corps ne t'appartient pas, il appartient à l'état. Ça, c'est fuck** up.
« Plein de gens ont des suspicions, ils ne sont pas sûrs...Et les médecins disent que tu n’as pas besoin de ça parce qu'ils sont payés à l'acte et ils doivent justifier la prise de sang. [...] Mais c'est qui la personne qui se connaît le mieux? C'est toi-même. Peut-être que toi tu es comme " il y a quelque chose qui ne marche pas, je n’étais pas comme ça il y a deux ans ". [...] Ça, c'est plate.
« Aussi, l'effet de l'entraînement sur la santé mentale. Ça a été rough pendant la pandémie pour bien du monde. L'entraînement c'est une forme d'échappatoire. Ça ne remplace pas une séance de thérapie, ça ne remplace pas la place d'un psy, mais ça fait vraiment du bien et c'est prouvé que ça aide au niveau des neurotransmetteurs du cerveau à se sentir bien. »
Qu'est-ce que tu suggères à quelqu'un qui veut avoir de bonnes habitudes de vie et une bonne forme physique, sans investir dans un coach ou aller au gym?
« Ça serait encore là de trouver une activité que la personne aime faire, qui est au moins un peu demandant au niveau cardiovasculaire et/ou musculaire. Ça, c'est la base. La deuxième des choses, au niveau de l'alimentation, c'est d'être à l'écoute de son corps. Je rencontre des gens et je leur demande : "es-tu gonflé quand tu manges?". Et on répond : "non, jamais, jamais.". Et là j'ai des suspicions pour des intolérances alimentaires, on s'en va faire des tests et on coupe des affaires qui peuvent irriter comme les champignons, les oignons, les brocolis...On coupe des affaires qui peuvent irriter la muqueuse intestinale et ils reviennent un mois après : "C'est fou, je ne me sens plus gonflé, je n'ai plus de gaz"... Et moi je suis comme : " me semble que tu n'en avais pas déjà toi..." Donc les gens ne sont pas à l'écoute de ce qui se passe dans leurs corps. »
« Le corps envoie plein de signaux, il est toujours là en train de nous parler, il faut juste être à l'écoute de ce qui se passe. Et si vous allez voir le médecin et il vous traite de fou ou de folle, allez voir un autre médecin, jusqu'à ce que vous trouviez quelqu'un qui vous écoute. Combien de gens ont des problèmes intestinaux, vont voir le médecin, il y a rien. Et là finalement ils font une culture de sels, ah une bactérie finalement! »
« Faut apprendre à se connaître et s'aimer assez pour prendre soin de soi et s'écouter. Quand notre corps nous envoie des signaux, il faut les écouter. »
Tu as beaucoup grandi dans les dernières années, et tu es maintenant réputé pour être un « coach d'influenceur.ses ». À quoi dois-tu ton succès, selon toi?
« Je suis quelqu'un qui essaye de bâtir des relations avec les gens avec qui je travaille. Et pour moi, que la personne soit un influenceur ou soit mon voisin d'à côté, tout le monde a des besoins et il faut répondre à ces besoins-là. Mon but c'est de créer des relations qui sont authentiques avec les gens et les écouter pour leurs réels besoins. Une des filles qui travaille chez Shop Santé m'a écrit la semaine passée et - je ne sais pas si elle parlait de Brendan [NDLR: Mikan] ou Cassandra [NDLR: Bouchard ]- mais elle a dit " C'est écoeurant. Je vois du monde, des influenceurs qui ne se sont jamais vraiment mis sur l'entraînement en public et là ils en parlent et tout ça." Et elle disait : "Comment tu fais, ce n'est pas du monde de fitness ? "
« Oui, mais tout le monde peut avoir le goût de bouger et moi j'essaye de démocratiser ça le fitness. Pas besoin d'être orange et d'avoir de gros bras. Pas besoin d'être un athlète, pas besoin de faire du crossfit...Tu peux juste être normal et juste vouloir bouger et être bien dans ta peau. [...] C'est juste d'écouter le besoin de la personne et lui offrir un entraînement qui est stimulant, agréable, en bonne compagnie, qui répond à leurs besoins et en allant à leur rythme. »À noter que l'écriture inclusive est utilisée pour la rédaction de nos articles. Pour en apprendre plus sur le sujet, tu peux consulter la page du gouvernement du Canada.