Une coiffeuse depuis 15 ans confie 11 choses qu'elle aimerait que tout le monde sache
Pour la santé de tes cheveux... Et ne pas être le pire client!
Cet article d’opinion fait partie d'une série de Narcity Media. Les opinions exprimées sont celles de l'auteur.trice et ne reflètent pas nécessairement la position de Narcity Media sur le sujet.
Trouver la perle rare dans le domaine de la coiffure, qui ne coupera pas trop de centimètres, qui fera exactement la teinte demandée, ou même te fera passer un bon moment pendant les heures qui peuvent s'accumuler sur une chaise, c'est assez difficile. Chaque salon et professionnel.le possède sa propre spécialité, ainsi une fois que l'on trouve la personne idéale, on ne souhaite plus la lâcher. En effet, ma relation avec ma coiffeuse dure depuis plus de sept ans, surpassant de loin ma plus longue relation amoureuse, et je ne regrette absolument rien.
Ayant travaillé dans le service à clientèle, je sais que j'ai développé un regard différent sur la société. C'est sincèrement difficile de comprendre la valeur d'un excellent service lorsqu'on n'a pas expérimenté l'autre côté de la médaille. Chaque profession comporte ses avantages et ses inconvénients, et cela m'a amené à me poser des questions cruciales : qu'est-ce qui fait de nous des « mauvais.es » client.es? Et qu'est-ce qu'on fait avec notre précieuse chevelure qui fait grincer les pros des dents?
Je me suis entretenue avec ma coiffeuse, Fanny Pilon, qui oeuvre dans le milieu depuis quinze ans, en plus d'être co-propriétaire du salon de coiffure LOV Coiffure Beauté à Mirabel depuis cinq ans et d'avoir été enseignante dans le domaine pendant trois ans. Devant ce bagage important, je me suis dit qu'elle serait parfaite pour répondre à la question : Si tu pouvais, qu'aimerais-tu que chaque personne qui entre dans un salon sache?
En suivant ses conseils simples, mais ô combien précieux, tu pourrais maintenant non seulement améliorer ta relation de confiance avec ton coiffeur ou ta coiffeuse, mais aussi ton expérience avec tes cheveux.
Payer des centaines de dollars pour ta coloration, pour ensuite utiliser un shampoing « cheap » à 3 $, c'est incohérent
Le tout premier point m'est rentré dedans rapidement, alors que je peux crier « coupable » en me cachant les yeux.
Ce que Fanny explique, c'est qu'une des raisons pour lesquelles la coiffure peut coûter aussi cher, c'est l'entretien. Si tu prends la peine de te payer un bon salon qui va te mettre des produits de qualité et t'offrir une belle tête en santé à plusieurs centaines de dollars, mais que tu ne l'entretiens, pas, tu vas aussi vouloir revenir plus rapidement ou cumuler les déceptions.
Le meilleur secret pour prolonger les résultats et avoir une chevelure en santé, c'est de mettre les sous de plus pour des produits de qualité appropriés qui vont permettre à ta couleur de briller plus longtemps ou à ton blond de ne pas jaunir.
La professionnelle ajoute que certains produits vendus en pharmacie sont bourrés de silicone, ce qui donne un effet brillance sur le coup... mais peut devenir un cauchemar après.
« J'ai eu une cliente qui utilisais que du Pantène, parce qu'elle trouvait que ses cheveux étaient plus brillants. Ils étaient plus beaux à l'oeil, mais remplis de dépôts de silicone. Je pouvais le retirer du cheveu et le voir s'écailler avec un peigne seulement. Le problème quand est venu le temps de faire sa teinture, c'est que c'est une barrière de plus entre moi et le cheveu, alors ça rend le processus plus long et difficile pour avoir de beaux résultats. »
Si tu ne peux pas t'offrir des produits de salon, l'idéal est de trouver des produits sans silicone ou substances chimiques du genre.
La majorité des gens lavent leurs cheveux vraiment trop souvent
En lien avec le point précédent, si les gens se lavaient les cheveux moins souvent, ils et elles pourraient sans doute s'offrir de meilleurs produits.
Fanny explique que plus tu laves tes cheveux, plus tu sécrètes de sébum, et donc plus ils deviendront gras rapidement. C'est une roue qui tourne. Elle conseille donc de commencer à espacer de plus en plus les lavages, et c'est normal, selon elle, d'en venir à un lavage aux cinq jours pour préserver la santé de son cuir chevelu.
« Le minimum devrait être d'espacer les lavages de trois jours. Tous les jours ou un jour sur deux, c'est vraiment trop. »
Il faut faire attention au shampoing sec
Ça peut être ton meilleur ami, mais aussi ton pire ennemi! « Certaines personnes m'ont déjà dit qu'elles utilisaient du shampoing sec la même journée que leur lavage de cheveux. Ce n'est pas très bon de faire ça. »
L'abus de l'utilisation du shampoing sec peut obturer les pores. « Plusieurs marques utilisent aussi du talc, fait de poussière d'aluminium, alors en plus de boucher tes pores avec plusieurs couches de shampoing sec, tu le fais avec quelque chose de chimique. »
« Je ne dis pas de ne pas utiliser le shampoing sec, c'est un bon allié, mais je recommande de le faire avec modération et d'opter pour des marques qui utilisent des options naturelles. J'ai récemment fait entrer les produits Amika au salon et c'est à base d'amidon de riz naturel, en plus d'être sans sulfates, sans parabène et végane. »
Ce n'est pas vrai que la teinture « pogne » mieux sur les cheveux sales
« (Rires) Ça, c'est une drôle de croyance! Ça ne change rien pour la teinture en tant que telle. Par contre, c'est vrai qu'avoir les cheveux frais lavés n'est pas recommandé parce que la couche de sébum créée entre les lavages protège le cuir chevelu des produits qu'on va utiliser. Donc des cheveux — un peu — sales, ça s'irrite moins. »
Tout le monde devrait utiliser un protecteur de chaleur
Sans exception. La routine minimum, selon Fanny, devrait être shampoing, revitalisant, et protecteur à la sortie de la douche avant d'utiliser quelconque outil capillaire chauffant. L'impact est immense et l'utilisation de cette barrière entre la chaleur et le cheveu est essentielle.
Dans le même ordre d'idée, il est recommandé de ne pas utiliser les fers tous les jours : « Le fer plat ça brûle les cheveux. On a le réflexe de l'utiliser tous les jours pour essayer de lisser les frisotis. Ça règle un problème à court terme, mais ça en crée un autre. »
Le henné dans les cheveux, c'est NON
Le henné est connu pour avoir plusieurs bienfaits pour les cheveux, et colorer de manière naturelle. Toutefois, à moins d'être certain.e de ne jamais vouloir changer sa coloration, Fanny conseille de s'en tenir loin.
« Le henné ne réagit vraiment pas bien avec les produits de décoloration. Ça décolore vert gazon ou bleu, et ça dure des années et des années dans les cheveux. Les personnes me disent : "Ah, j'ai fait ça il y a trois ans." À moins d'avoir les cheveux très très courts, ce que tu as fait il y a trois ans reste dans la longueur. »
Si tu veux absolument l'essayer, ou si tu en as déjà fait, Fanny affirme que tu dois absolument en faire part à ta coiffeuse pour ne pas avoir de mauvaises surprises.
Écoute ta coiffeuse si elle te dit d'adapter tes attentes pour passer du brun au blond
Tu trouveras toujours un coiffeur ou une coiffeuse qui t'offrira de passer magiquement du brun foncé au blond platine. Mais à quel prix?
Fanny explique qu'elle ne fait pas de changement extrême, à la déception de plusieurs, mais priorise la santé du cheveu. « J'aime mieux le faire en deux ou trois rendez-vous, et garder de beaux cheveux, que de dire oui à la cliente et lui abîmer la tête pour des années. »
Elle ajoute qu'il y a plusieurs facteurs à prendre en compte, comme les teintures antérieures. « Si tu as eu du rouge il y a deux ou trois ans, et qu'après tu as mis du brun, et là tu veux passer du brun au blond, je vais trouver ton rouge assez rapidement en décolorant. Il n'a pas disparu, il est sous la couche de brun. On ne peut pas toujours faire de la magie en gardant la santé du cheveu. »
N'hésite pas à le dire si tu n'aimes pas tes cheveux
Il ne faut pas hésiter à le dire à la personne responsable si ça ne te convient pas. Fanny affirme toutefois que ce point vient avec un bémol : « Ça dépend de l'ouverture du coiffeur, alors là, je parle pour moi. »
« Je préfère le savoir et trouver une solution, comme faire un autre toner ou ajuster la coupe, plutôt que de l'apprendre par un mauvais review ou un commentaire lors de la visite suivante. »
C'est plus facile d'y aller graduellement que de réparer les erreurs des autres
Si le personnel de ton salon te dit que ce n'est pas possible de réaliser quelque chose en une seule visite, la solution n’est peut-être pas de te tourner vers les produits de pharmacie, ou de trouver une personne qui te promet un miracle.
« Ça va te coûter le double [pour] réparer une grosse erreur ET tes cheveux vont être scrap. Le nombre de personnes qui viennent au salon avec des cheveux bâclés ou brûlés et demandent des miracles... On aurait vraiment aimé qu'elles viennent plus tôt et écoutent nos recommandations. »
Tu dois comprendre la valeur d'un service professionnel
« On doit souvent justifier les prix. Le problème, c'est qu'on n'est pas comme certains professionnels avec un tarif fixe. Ça va dépendre du projet et de ton cheveu. Il y a aussi des gens qui font de la coiffure dans leur sous-sol, sans diplôme et sans le déclarer. Des coiffeuses avec un diplôme, qui ont un loyer à payer, qui utilisent des produits de qualité et suivent des formations en continu, ça coûte plus cher, c'est certain.
« Je n'en veux pas aux clients de s'informer, c'est normal de comprendre pour quel service on paye. Mais je ne peux pas "négocier" mes prix parce qu'on te [l’offre] moins cher ailleurs. Tu peux aussi choisir quelque chose selon ton budget et tes attentes. Moi, par exemple, je ne charge pas le même prix que je chargeais il y a quinze ans quand j'ai débuté. J'ai une spécialisation en coiffures hautes. Si tu veux ce service, c'est sûr qu'il vient avec une expertise qui a un certain prix.
« À ça, on doit ajouter le coût de la vie. C'est une réalité pour la coiffure aussi l'inflation. »
Les « no-show » coûtent vraiment cher
Un no-show, dans l'industrie, c'est une personne qui ne se présente pas à son rendez-vous, et qui ne prévient pas. Dans la coiffure, spécialement pour femme, mais pas uniquement, on a souvent de gros projets : teinture, tête de mèches ou balayage, etc.
« Un no-show, ça peut créer un trou de trois ou quatre heures dans ma journée. En plus de me coûter beaucoup de temps, c'est très décevant pour ma clientèle. Des fois on a des listes d'attentes, et la personne qui ne se présente pas prend une plage horaire qu'une autre aurait adoré avoir. Ça arrive des imprévus, mais l'essentiel c'est d'aviser le plus tôt possible. »
Fanny raconte que c'est un problème en général dans l'industrie de l'esthétique. Elle ajoute d'ailleurs que plusieurs coiffeuses n'ont pas de paye quand ça arrive. « Pour les coiffeuses qui travaillent de manière autonome et louent leur chaise, ça veut dire qu'elles n'auront pas de salaire du tout. »
À noter que l'écriture inclusive est utilisée pour la rédaction de nos articles. Pour en apprendre plus sur le sujet, tu peux consulter la page du gouvernement du Canada.
Cet entretien a été édité et condensé afin de le rendre plus clair.
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