Citron Rose a plus de 550K abonnés et nous confie comment elle gagne sa vie sur TikTok

Elle dévoile le plus gros montant reçu pour UNE collaboration. 🤯

Éditrice associée, Narcity Québec
Angie Augustin, connue sous le nom de Citron Rose sur TikTok.

Angie Augustin, connue sous le nom de Citron Rose sur TikTok.

Tu as sûrement déjà vu cette créatrice de contenu québécoise bourrée de talent passer dans ton actualité sur TikTok, que ce soit avec ses vidéos humoristiques ou de danse. Suivie par plus de 550 000 personnes sur TikTok, Angie Augustin qui est connue sous le nom de Citron Rose, nous a expliqué en détail comment elle fait pour gagner sa vie sur les réseaux sociaux.

En mars 2021, Angie cumulait déjà environ 102 000 abonné.es sur TikTok et elle avait à ce moment confié à Narcity qu'il s'agissait seulement de revenus additionnels en plus de son emploi. Un an plus tard, sa communauté est plus de cinq fois plus grande et c'est lors d'un entretien avec Narcity que Citron Rose nous a décortiqué le métier d'influenceur.se.

Est-ce que tu travailles maintenant à temps plein sur les réseaux sociaux?

« Je fais la danse puis les réseaux sociaux seulement. J’ai quitté mon emploi que j’avais auparavant l’année dernière.

« Dernièrement, il y a comme un mois, j’ai [lancé ma compagnie], mais c’est encore à l’essai [...]. Ce sont des produits faits à la main de soins parce que j’essaie de promouvoir l’amour de soi, le bien-être.

« Ce sont des produits que j’essaie de faire principalement parce que j'aime ça, c’est un passe-temps puis si jamais ça marche, tant mieux, on va être contents [...]. Ce n’est pas mon main focus en ce moment. »

En mars 2021, tu avais 102 000 abonné.es sur TikTok. Qu'est-ce qui explique cette ascension en popularité?

« Je dirais qu’au départ, je ne savais pas exactement ce que je voulais faire avec mon compte. Mon audience est arrivée parce que je faisais de l’humour un petit peu cocasse, francophone et tout, mais je faisais un petit peu n’importe quoi.

« Après je me suis dit "Oh, il y a du monde qui me suit. OK, qu’est-ce que je pourrais faire pour que ces gens-là soient contents de revenir sur ma page [...]?" J’ai davantage dirigé mon contenu pour cette niche-là puis travailler à faire un contenu similaire.

« Quand ça a monté, j’ai essayé aussi d’avoir une audience pour la danse. Ça a fonctionné un peu, fait que maintenant c’est comme un mélange.

« J’ai essayé d’étudier un petit peu plus l’algorithme fonctionne comment [...] quand j’ai vu que ça pouvait avoir une certaine importance pour l’audience puis que ce n’était pas à négliger.

« J’ai essayé de [...] rentrer là-dedans, mais en restant fidèle à mon contenu et qu’est-ce que j’aime faire. »

Comment fonctionnent les collaborations sur TikTok?

« Tu peux faire soit les partnerships avec les corporatifs, les grosses entreprises, ou avec du monde comme monsieur, madame "tout le monde" qui veut soit promouvoir de la musique, un service qu’ils commandent, une petite ou moyenne entreprise qui veut juste faire un peu de promotion.

« Quand j’ai commencé [...], je ne savais pas vraiment quoi charger parce que tu ne sais pas ce que tu dois charger pour ce qu’on te demande [...]. Maintenant, je travaille avec une manager, fait que ça a vraiment grow alors je sais plus ce que je fais et c’est pour ça que je suis capable de vivre de ça.

« Au départ, tu dois trouver c'est quoi ton prix minimum par type de contenu possible [...]. Après, c’est combien de temps ta vidéo? Tu ne vas pas charger la même chose si ta vidéo est 15 secondes que si on te demande de faire une vidéo d’une minute.

« En général, quand une compagnie va te demander de collaborer, il y a vraiment beaucoup de choses qui viennent avec juste ton TikTok. Ils vont te demander "Est-ce que tu peux mettre un lien en bio?" [...] Tu peux leur charger aussi.

« C’est comme toute une fiche de tarifs qu’il faut que tu te fasses. Il y a tellement de petites affaires que tu peux aller chercher comme montant.

« Une compagnie locale ne va pas nécessairement te demander tout ça parce qu’eux essaient d’aller chercher une audience, se donner un petit coup de pouce. »

Quel est le plus gros montant que tu as reçu pour une seule collaboration sur les réseaux sociaux jusqu’à présent?

« Le plus gros que j’ai fait à date, sans dire pour qui puis c’était quoi qu’il fallait que je fasse, c’est 9 000 $. »

À quoi ressemble le salaire d'une créatrice de contenu avec plus d'un demi-million d'abonné.es?

« J’ai démissionné de mon emploi gouvernemental en mai [2021], fait que je n’ai pas encore fait une année complète en étant à mon compte. Ce que je peux dire, c’est que de fin mai à décembre, j’ai essayé de voir à quoi ressemblait mon année.

« En sept mois, j’ai fait le double de ce que je faisais habituellement en une année à mon emploi.

« Des fois quand tu viens de commencer, les gens savent que tu n’as pas la force ou le mental pour négocier. C’est toute une game qu’il faut que tu te build [...]. Un facteur aussi qui peut influencer, c’est ton audience et ton engagement. Donc, plus t’as d’abonnés, plus t’as d’engagements, tu peux te permettre de demander plus. »

Quelles sont tes sources d'inspiration pour tes vidéos?

« Je dirais mes frustrations quotidiennes, c’est ce qui est le plus relatable. J’aime beaucoup faire des vidéos sur la météo parce que l’hiver me frustre. (Rires)

« C’est comme un attachement qui se crée avec ton audience parce qu’ils se disent "T’es comme moi, on vit les mêmes choses."

« Sinon, la danse j'essaie pour vrai de faire des trends, mais ce n’est pas ce que je fais le plus parce que, quand j’ai commencé, les trends ne fonctionnaient pas pour moi. Je me suis dit que mon compte fonctionnait davantage quand j’étais juste moi-même. »

Quelles sont tes aspirations pour la suite?

« Ma passion à la base, c'est la danse, fait que c’est sûr que je ne m’attendais pas du tout à ce que mon audience grossisse sur TikTok [...]. Ce n'est pas arrivé pour rien, fait que si je peux continuer à faire rire le monde puis être capable de vivre de ça, parce que j’aime le faire, bien tant mieux.

« J’enseigne [la danse], je donne des cours d’afro pour les femmes puis j’essaie éventuellement de mener ce projet-là à ce que les gens comprennent que ce n’est pas juste un entertainment, c’est aussi thérapeutique.

« J’essaie aussi de me convaincre que de me lancer dans l’humour officiellement ça pourrait être une bonne chose. On m’en parle souvent [...], mais j’ai peur, je suis gênée. (Rires)

« Niveau financier, quand j’ai réalisé que j’étais capable d’avoir des montants que je n’avais jamais eus avant, je me suis dit "Ok, il faut que je me lance dans certaines affaires." J’aimerais me lancer dans l’immobilier [...] puis aussi le côté de faire les produits à la main. »

@citron_rosee

Est ce que tu sens l’énergie? 🔥🤪 dc: @loicreyel 💪🏽 @Costa Titch ✨ #tiktokquebec #amapiano #fr #qc #pourtoi

Quels conseils et astuces donnerais-tu aux petit.es créateur.trices de contenu qui souhaitent en faire une carrière?

« La première chose, c’est de ne pas essayer de faire comme les autres [...]. C’est vraiment en me [focalisant] sur ce que moi j’aime faire, mon type d’humour, ma danse que ça m’a aidé à me build une audience puis mon audience me suit pour ce que moi je fais.

« La deuxième chose que je pourrais dire, c’est de ne pas baisser les bras si tu fais comme dix vidéos puis que tu as zéro, deux ou trois vues. Il faut juste qu’il y en ait une qui fonctionne bien puis t’essaies d’analyser qu’est-ce qui a marché de mieux que les autres pour focus là-dessus.

« Ma plus grosse difficulté, c'était de savoir quoi charger. Il y a des outils sur Internet qui peuvent t’aider à savoir un average de ce que tu pourrais charger [...].

« Ça se peut qu'il y ait des agences d’influenceurs qui approchent du monde pour travailler avec eux, pour encadrer justement leur contenu et il y a deux petites choses que je dirais. La première chose que je dirais, on va dire que l’agence a beaucoup de following [...], mais va voir qui travaille avec eux. Quand tu regardes le profil des membres de cette agence-là, est-ce que tu vois qu’ils font beaucoup de promotion? Tout est là parce qu’on travaille sur les réseaux sociaux.

« Plus tu travailles, plus les compagnies vont te voir fait que toi tu te vends, tu es ta propre pub. Tu n’as pas toujours besoin au départ d’avoir une agence parce que des fois, malheureusement, ils vont voir que tu as un potentiel, ils vont te mettre dans un espèce de contrat, ils vont prendre beaucoup de sous sur le peu de choses que tu vas faire, mais ils ne vont pas te chercher des contrats.

« La deuxième chose que j’allais dire sur les agences, c’est le pourcentage qu’ils prennent. Si tu entends plus que 20 % à 25 % de ce que tu fais, n’accepte pas. On m’a déjà proposé de faire affaire avec quelqu’un qui voulait 50 %, mais je ne m’y connaissais pas et j’ai failli accepter. (Rires)

« Tu dois faire ton contenu, tu dois penser à c’est quoi le concept. Les corporatifs [...] vont te demander un document PDF ou Google Doc avec plein de questions puis ils veulent savoir détail par détail c’est quoi que tu vas faire [...] pour savoir si c’est approuvé ou pas.

« Deuxième étape, ils veulent voir ton contenu avant que tu le post [...]. C’est du travail. Tu fais tout ça [...], puis on prend 50 % de ton travail? Ça ne marche pas.

« Quand tu réalises que tu peux faire beaucoup d’argent avec ça, il faut faire attention aux personnes malveillantes [...]. Le monde à l’extérieur pense que "créateur de contenu" ce n’est pas un emploi, mais it is a job [...]. Il y aurait avantage à réglementer tout ça parce que c’est un métier grandissant. »

Cet entretien a été édité et condensé afin de le rendre plus clair.

À noter que l'écriture inclusive est utilisée pour la rédaction de nos articles. Pour en apprendre plus sur le sujet, tu peux consulter la page du gouvernement du Canada.

Laurie Forget
Éditrice associée, Narcity Québec
Laurie Forget est éditrice associée chez Narcity Québec. Elle est spécialisée en téléréalités, en plus de rester à l'affût des événements, et réside sur la Rive-Nord de Montréal.
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