Audrey-Louise de Star Académie s’ouvre sur les coulisses du doublage de «La Petite Sirène»
Non, elle n’a pas reçu le texte en avance!
C'est en septembre 2022 que l'ancienne académicienne Audrey-Louise Beauséjoura dévoilé à sa communauté, via une story mise en ligne sur Instagram, qu'elle prêterait sa voix en français à Ariel pour la bande-annonce du nouveau film de Disney, La Petite Sirène. Au moment de cette nouvelle, elle a expliqué à Narcity qu'elle avait reçu le contrat pour ce projet de manière totalement inattendue aux alentours du mois d'août précédent :
« C'est quand même spécial, ça s'est fait à la dernière minute. Moi j'étais en grosse journée de répétition le matin avec La mélodie du bonheur, en après-midi je m'en allais à Saint-Hyacinthe en répétition avec la gang d'Annie Villeneuve pour le spectacle au Festival de montgolfières de Gatineau. »
Toutefois, à l'époque, elle ne savait pas si elle allait être responsable du doublage de tout le film. C'est le 26 mai, jour de la sortie de La Petite Sirène en salles de cinéma, qu'elle a annoncé à ses fans que c'est bien elle qui a été sélectionnée afin de reprendre les répliques d'Ariel, jouée par l'actrice Halle Bailey, pour le long métrage.
Dans le but d’en savoir davantage sur ce contrat, Narcity s'est entretenu avec Audrey-Louise, qui s'est confiée sur son expérience.
Comment décrirais-tu
ton expérience de doublage?
rirais-tu
« Si j'avais un mot pour décrire mon expérience, je dirais un peu irréelle si on veut parce que doubler un personnage principal dans un film, ça a déjà été une méga grosse étape dans ma vie, dans ma carrière. Mais là, doubler une princesse de Disney pis pas n'importe laquelle en plus, doubler Ariel, ben là c'est comme un rêve de petite fille qui se réalise. Fait que ça a vraiment été une belle expérience. »
Qu'est-ce qui t'a le plus impressionnée durant ce projet?
« Ce qui m'a le plus impressionnée, je dirais, ce sont mes partenaires de jeu, vraiment. J'ai eu la chance de jouer avec des comédiens d'exception, vraiment pis là, je pense à Kathleen Fortin, qui est la première personne dans le fond avec laquelle j'ai eu la chance de faire ma première session de doublage pour le film. Elle incarne le personnage d'Ursula magnifiquement bien. Je me rappelle avoir été impressionnée par sa rapidité à livrer, ou plutôt à jouer, en lecture à vue. Ça, vraiment, ça m'a vraiment impressionnée. »
Comment as-tu appris que tu avais le rôle principal?
« Je revenais de voyage à Prague en février, pis j'étais dans l'avion pis j'avais acheté un forfait Wi-Fi parce que c'était un long vol quand même [...]. Pis là tout d'un coup, je reçois un courriel vers la fin du vol pis là je le lis comme "Bravo, Audrey-Louise, Disney t'a choisie pour le personnage d'Ariel dans sa voix parlée et chantée". Pis là je me suis retournée vers le gars à côté de moi, j'ai comme tapé et j'ai dit "Hey, je l'ai eu" pis je ne le connaissais pas pis lui était comme "Hein? Quoi?". Pis là je lui ai comme raconté, à un parfait inconnu, que j'avais eu le rôle de La Petite Sirène au Québec pis il était ben content pour moi, pis on s'est pris une bouteille de champagne et on l'a bue ensemble. »
Comment s'est passé le tournage du doublage?
« Ça s'est vraiment bien passé, on a eu deux semaines de doublage pis un autre deux semaines pour les chansons, pis il y a vraiment beaucoup de chansons dans ce film-là, plus que dans le film original qu'on connaît. J'avais des interventions, des petits ahhh [en chanson], un peu partout dans le film. On n'a pas fait de copy, paste, je les ai toutes chantées. Ça a été beaucoup de travail, mais ça a été un travail vraiment agréable [...]. »
Peux-tu nous expliquer comment on double une voix pour un film?
« Quand c'est en doublage, je suis dans [une] espèce de box insonorisée avec la directrice plateau à côté de moi [...], puis j'ai comme une bande en avant de moi, un micro puis un écran au fond de la pièce, où le film joue. Il y a comme une bande en haut, ça s'appelle une bande rythmée, là où le texte défile pis le film est divisé en plein de petites boucles. On les regarde, ensuite c'est la lecture, donc on joue sur le coup. Je n'ai pas accès aux textes avant d'arriver sur le plateau. Je me fie à mon interprétation que je pense qui pourrait être bonne et ensuite j'ai les commentaires de la directrice de plateau [...], elle va me diriger pour vraiment me coller à l'interprétation du personnage. »
Est-ce difficile de faire du doublage?
« C'est sûr que Part of Your World, je la connaissais déjà, fait que ça a été plus facile pour celle-là de vraiment embarquer dans l'émotion. Je connaissais l'histoire, donc ça a été très facile pour moi d'embarquer. L'autre chanson, ça s'appelle La première fois [...], celle-là je l'ai apprise sur le coup aussi. Je ne l'ai pas apprise d'avance, on n'a pas accès au matériel d'avance [...]. Ça, c'est quand même un bon défi d'écoute et de rapidité à retenir et à reproduire les mélodies tout en faisant de l'interprétation, alors ça prend un peu plus de temps [...]. »
Comment se prépare-t-on pour ce genre de rôle
« Ce que j'ai fait moi, c'est que j'ai appelé un de mes amis qui fait beaucoup de doublage, Joakim Lamoureux [...], pis je lui ai demandé s'il pouvait venir avec moi et me donner un petit coaching en fait. J'ai loué un local [...], j'avais un technicien avec moi qui me roulait des boucles [petits bouts de films], pis là moi, je me pratiquais et mon ami Joakim me disait "Ah voilà, maintenant tu pourrais faire plus ci, plus ça" et il me guidait à travers ça. On a fait une bonne heure [à faire] des boucles et juste comme, me mettre un peu dans le bain. Je pense que ma clé, c'est vraiment dans la pratique pis dans la répétition du geste. »
Comment trouves-tu cela de t’entendre?
« J'étais vraiment fière de moi. Dans le cinéma, c'était vraiment un gros accomplissement pour moi d'avoir fait ça. Je suis allée le voir après une grosse semaine de répétition à douze heures par jour avec d'autres amis à moi [...]. On dirait que toute la pression de la semaine a relâché pis je me suis vraiment sentie fière pis accomplie, ça m'a vraiment fait du bien de voir ça. J'étais très émue, j'ai pleuré, j'étais contente. »
Des conseils pour ceux et celles qui voudraient se lancer en doublage?
« Il y a comme des petites boucles qui existent sur YouTube et je m'entraînais [avec ça quand j'étais jeune], ou sinon je lisais des livres à voix haute pour faire une lecture à vue et j'essayais d'interpréter en même temps la narration. Ça, ça aide beaucoup pis sinon, c'est sûr qu'il y a des ateliers qui existent, fait que [...] tout est vraiment dans la pratique pis dans le plaisir aussi. Il faut prendre plaisir à jouer et à interpréter. »
À noter que l'écriture inclusive est utilisée pour la rédaction de nos articles. Pour en apprendre plus sur le sujet, tu peux consulter la page du gouvernement du Canada.
Cet entretien a été édité et condensé afin de le rendre plus clair.